Le questionnement est un outil essentiel pour le médiateur, permettant de guider la conversation tout en maintenant un climat constructif. Pour encourager l’ouverture et un échange de pensées positif, il est crucial d’éviter les questions fermées, suggestives ou rhétoriques, surtout au début de la médiation. Voici quelques formes de questions particulièrement utiles :
Questions ouvertes
Elles invitent à l’expression libre, permettant d’obtenir des informations riches et variées, plutôt que de simplement confirmer ce que l’on suppose déjà. Une question ouverte commence par exemple par “comment… ?” ou “de quelle manière… ?”.
Questions de compréhension
Ces questions visent à clarifier et à s’assurer que l’on a correctement compris le point de vue de l’autre. On peut utiliser des questions fermées, par exemple “est-il correct que… ?”
Questions interrogatives
Ces questions ouvertes commencent par “quoi”, “qui”, “où”, “quand”, “comment”, favorisant l’exploration détaillée d’un sujet. Toutefois, il convient de manier avec précaution la question “pourquoi”, qui peut être perçue comme accusatoire.
Questions circulaires ou systémiques
Utilisées initialement en thérapie familiale systémique, elles encouragent à considérer les perspectives d’autres personnes impliquées, ouvrant à de nouveaux angles de vue. Par exemple “que dirait XY par rapport à votre situation conflictuelle ?”.
Questions constructives
Elles stimulent la réflexion au-delà des cadres habituels, invitant à envisager des scénarios alternatifs et à explorer de nouvelles solutions, par exemple “et si nous faisions venir vos 5 collègues également ?”.
Questions d’échelle
Ces questions demandent d’évaluer quelque chose selon une échelle, ce qui aide à quantifier des perceptions et à suivre l’évolution des attitudes. Par exemple “sur une échelle de un à dix, combien tenez vous à ce qu’une solution soit trouvée dans les dix jours ?”.
Questions orientées solution
Plutôt que de s’attarder sur l’analyse des problèmes, ces questions se concentrent sur la recherche active de solutions et d’améliorations.
En appliquant ces techniques de questionnement, le médiateur aide les parties à dénouer progressivement leurs différends, clarifiant les malentendus et ouvrant la voie à des résolutions constructives. Par exemple “que faudrait-il qu’il se passe pour que tout le monde soit satisfait ?”.
Conclusion
Maîtriser ces techniques de dialogue et de questionnement offre la possibilité de transformer des discussions potentiellement conflictuelles en échanges enrichissants et constructifs. Que ce soit par l’écoute active, le meta-dialogue, le changement de perspective, la reformulation, le paraphrasage, l’utilisation des messages je, ou les diverses méthodes de questionnement, chaque stratégie ouvre une porte vers une meilleure compréhension et une résolution plus harmonieuse des différences. En adoptant ces approches, nous pouvons tous contribuer à créer un climat de dialogue plus bienveillant et efficace.